La Volonté est « l’ivresse de ne pas être Dieu » (Maxence Caron).
L’écrivain entretient un rapport particulier à la Volonté. Dehors, le mouvement d’une branche, l’oiseau affolé, l’averse, le nuage, sa forme, le froissement d’un corps, le bruit des fumées qui s’élèvent lorsque la langue d’un volcan appuie sur l’océan, le trop de sel sur un morceau de sucre, l’indicible banalité du cerceau et de l’enfant, le gravillon et l’anguille, l’anguille et le goéland — pour un écrivain, rien n’est dû au hasard. De son imagination, tout provient. Le monde est phénomène en lui ; l’écrivain est exocentrique.
Max Jacob : « L’art est une Volonté de s’extérioriser par des moyens choisis ».
Mais l’écrivain n’est pas narcissique, et chaque pierre, chaque arbre renvoie un souffle dégoutant.
S’il avait écrit, Narcisse serait mort en frappant un miroir sans teint.
L’écrivain se projette dans le miroir qu’autour de lui son doute a dressé. Ce sont ses yeux qu’il perd dans les cerveaux transpercés.