Français musulmans, le Salut de la France et des Français dépend de votre avenir. Vous êtes nos Juifs. Par vous nous serons Justes, ou rien ne sera juste.
La médaille hexagonale a un revers, une ombre près de Marianne, un monstre sub-historique qui nageait avec Clovis dans le bain sacré : la haine affreuse, prescrite, légitime. Il y a du tueur en nous, peuple chéri, de la violence dans nos cœurs et une soif qui n’est pas de liberté ou de fraternité et qui n’est pas non plus d’égalité. Les Protestants de la Saint Barthélémy, les Jansénistes de Port-Royal, les Royalistes de Vendée, les Africains des colonies, les Juifs du Vélodrome d’Hiver, et, maintenant, les Musulmans. Comme nos dieux ont soif du sang des autres dieux ! Et quels vampires avons-nous été — cartésiens insensés ! Ce fut toujours la gangrène et ça a toujours été la même gangrène. Ce sont toujours les nôtres que nous haïssons, et c’est toujours en les haïssant et en les détruisant que nous nous détruisons. Puis nous réalisons ce que nous avons fait, victimes d’une schizophrénie morbide et d’une haine farouche y compris des enfants. Incapables alors de ne pas nous haïr nous-mêmes, nous organisons des cérémonies, des colloques, des festivals. Et tandis que nous décidons de protéger ceux que nous avons presque totalement détruits — les Protestants d’avant-hier, les Juifs d’hier —, nous nous mettons à en haïr de nouveaux, et à vouloir les détruire eux-aussi, toujours haïssant et détruisant, nation automutilatrice, peuple suicidaire !
Républicains, qu’avez-vous fait de Dreyfus, qui aujourd’hui s’appellerait Mohamed ? Catholiques, qu’avez-vous fait de cette première pierre qui ne fut pas jetée ? Athées, qu’est-ce qu’Allah vous a fait ?
Combien de fois rejetterons-nous les Samaritains ?
Et combien de fois les Samaritains nous sauveront-ils quand ils nous trouveront crevés sur le bord de la route ?
Nous avons vu ces policiers demander à cette femme d’enlever son voile. Je les ai vus sur cette plage mouillée encore du sang des nôtres demander à cette femme française de se dévêtir. J’ai vu la morale des strings et de la pornographie sur Internet, des jeux vidéos, des manipulations biologiques, de Morano, de Valls, d’Hanouna, de Belkacem, de Sarkozy, de Hollande et d’Hollywood, du libéralisme triomphant, de plus en plus immonde mais de plus en plus triomphant, des politiciens professionnels et débiles, de la compétence généralisée, du gros bon sens meurtrier, j’ai vu sa violence à l’œuvre lorsque la femme s’est dévêtue. Comment ne pouvons-nous pas comprendre que les Français musulmans sont en 2016 à la France ce qu’étaient les Français juifs en 1938 ?
L’honneur des femmes est le thermomètre des civilisations. Où elles sont humiliées rien n’est juste. Pourquoi ne pas accepter qu’une femme voue son corps à Dieu ? Pourquoi ne pas admirer celle-là qui brave la chaleur écrasante, le regard haineux de ses compatriotes et les risques de procès verbal parce qu’elle croit que son corps est sacré et parce qu’il n’y a rien de pire à ses yeux que de ne pas respecter ce qui est sacré ? De quelle théologie sommes-nous les vandales ?