Ton souffle instille sous ma langue une torpeur de souffre… J’ai sa plume, j’ai son lancement, j’ai sa caresse de vanille ;
Ton souffle que j’attends et qui m’attendait dans les feux du sel, où j’existerai bientôt tout entier ;
Bientôt : ce soir, dans la première étoile, celle qui est l’aiguillon du poète et l’éveil, chez le voleur, d’identités alternatives.
Quand ton souffle m’aura pris je serai dans ta langue, enfin, dans sa paille, l’abeille sous l’alvéole ; la terre où poussera le cyprès d’Amérique aux branches claires et lisses, jaculation de Pocahontas ;
Sauve-moi dans le fer, sous les étages du sable, viens me chercher Seigneur dans le mensonge de la familiarité, et dans l’usine, son crissement,
Tout cela qui cherche à réduire à sa part d’ombre l’élan de mon enfance — mon enfance qui prenait ses désirs par le col,
Et, les éduquant, leur donnait d’éclore dans la nodosité de certains mots : gazon, pain, silence, cahier, hauteur,
Sans renoncer à leur sauvagerie conservée intacte et fondue par moi au repli d’un appel permanent — d’une prière grandiose :
“Maman, maman!…”
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