Suite et fin

Je n’ai plus rien à dire ici. Je vous prie de croire que j’ai beaucoup de mal à me souvenir de cette époque où je tenais tant à partager avec des inconnus les flèches qui traversaient ma tête et dont je n’étais en réalité ni l’archer ni la cible. Pourquoi ai-je écrit toutes ces lignes ? Le besoin de reconnaissance ? Une espèce de divertissement bourgeois ? Quoi qu’il en soit, un texte a besoin d’une texture qui, ici, manquera toujours. Les blogueurs quant à eux sont des andouilles obsédées par l’image qu’ils voudraient donner d’eux-mêmes et torturés par un syndrome de l’imposteur qui lui est consubstantiel. Ils se trompent sur la littérature, c’est-à-dire qu’ils se trompent sur à peu près tout. Tout le monde, ici, se caresse, chacun sourit et “like” cependant que la haine fleurit à tous les étages — une haine mimétique que seule la violence pourra endiguer, c’est pourquoi les insultes et les menaces vont de plus en plus loin en même temps que progresse l’hypocrisie (“il est génial ton poème, magnifique, quelle émotion, etc.”) et la bêtise (“en voyageant je me suis aperçu que… etc.”).

Je m’en vais. Je laisse tout. Prenez ce que vous voulez.

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Guillaume Sire
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