Corps et esprit

Les pèlerins d’Emmaüs sont semblables au corps et à l’esprit
Qui s’étaient côtoyés difficilement, jusqu’à ce jour où la mort de Jésus les rassembla sur un chemin… oui, mais lequel ? Ah, et cette poussière !
D’habitude, ce qui satisfait l’un veut blesser l’autre, et trahit celui-là pour servir celui-ci.
Celui-ci tire, celui-là pousse ;
Celui-ci cherche, celui-là dort,
Et le désir de celui-ci est la petite mort de celui-là. Hélas, disent-ils, “ce que Dieu a uni…”
Mais voilà cet inconnu, qui accorde son pas à celui-ci autant qu’à celui-là.
Il écoute celui-ci et entend celui-là, de sorte qu’à son intercession…
Il le reconnaîtront à la fraction du pain : le fruit pendu à l’arbre, vertical et horizontal,
L’intersection…
Corps et esprit ont vu l’époux par qui tout vient, par qui tout est passé.
Voilà pourquoi ils marchent, voilà où ils allaient.
Leurs désirs accordés, ils marchent désormais, ils marcheront d’un seul pas, qui est celui de l’âme,
et s’ils s’inquiètent encore (et ils s’inquièteront…) ils trembleront à deux,
Comme un seul homme et droits, ils seront droits comme la Justice.


Unknown's avatar

About Guillaume Sire

Guillaume Sire
This entry was posted in Poésie. Bookmark the permalink.

Leave a comment