Je repense aujourd’hui à ces lignes du chartreux Jean-Baptiste Porion recopiées dans mes cahiers préparatoires pour mon roman Les grandes patries étranges :
“L’amour chevaleresque est en principe voué à l’échec : l’échec fait partie de la règle du jeu. Il se trouve (ou se met) en présence d’un obstacle insurmontable — mariage, rang, éloignement — et fait en conséquence l’épreuve de la faillite, qui l’oblige à l’intériorité, au dépassement de l’ordre extérieur. (…) L’avènement du christianisme présente quelque chose de ce genre : la morale chrétienne comparée à la morale antique comporte une prise de conscience de l’échec de la vertu (les stoïciens ne savaient pas, ou ne voulaient pas s’avouer que la vertu échoue). (Et la Croix !) C’est la notion nouvelle d’humilité.”