Non, dit Balaam, je ne viendrai pas, et si Balaq me donnait sa maison, son argent et son or, je ne viendrai pas, et si Balaq venait à moi je n’irai pas à lui, et si l’univers et le temps, et si les étincelles de l’univers et du temps jaillissaient soudain, et si la terre se déchirait sous mes pieds pour me forcer à me rendre chez Balaq, je n’irai pas, car on ne peut transgresser la parole du Seigneur en aucune chose, petite ou grande, et c’est d’elle en effet que provient la seule loi qui vaille, et cette loi est au-dessus des lois de Moab et de toute loi humaine, et des lois naturelles, au-dessus des pierres qui tombent quand la terre est déchirée, au-dessus des arbres qui prennent feu parce que les étincelles du temps ont jailli, elle les précède et les substantifie, les accomplit et les nourrit, elle peut les faire et les défaire, telle est la parole du Seigneur, et s’Il dit un seul mot, princes de Moab, vous serez guéris. Il peut faire parler mon ânesse, envoyer son ange sur ma route, me conduire ou non à votre roi, et je ne dirai du bien que ce dont il m’aura dit du bien, et rien de ce qui par lui a été béni ne pourra jamais être maudit. Rien ni personne, et s’Il dit un seul mot, princes de Moab, vous serez guéris.
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