“...certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. »” (Lc, 11:15)
“Ils firent amener Pierre et Jean au milieu d’eux et les questionnèrent : « Par quelle puissance, par le nom de qui, avez-vous fait cette guérison ? »” (Ac, 4:7).
Quand Jésus fait un miracle, et après lui les apôtres, ceux qui n’ont pas la foi refusent de l’authentifier, pourquoi ? Parce que c’est impossible: rien ne peut avoir contrevenu à l’ordre naturel des choses, celui-là même qui est certifié/authentifié par la raison. Ou bien parce que cela vient du démon: seul le démon peut contrevenir à l’ordre des choses, attendu qu’il n’y a rien — rien— de plus grand que l’ordre naturel des choses, même pas dieu, et qu’il ne doit rien y avoir au-dessus de l’ordre naturel des choses, au-dessus de la nécessité, au-dessus de lἈνάγκη — Dieu lui-même ne peut s’élever au-dessus de ce qui est certifié/authentifié par la raison humaine, au point que tout ce qui a l’air de s’y hisser (les guérisons, la résurrection, l’incarnation, la transsubstantiation, mais aussi le périmètre d’un cercle de diamètre un) ne peut venir que du démon et n’être qu’un subterfuge, un mensonge: “vous serez comme des dieux”.
Aujourd’hui, rien n’a changé. Si on parle à quelqu’un de la présence réelle du Christ dans l’hostie, de l’apparition de la Vierge à la Salette ou d’une guérison miraculeuse, soit il nous répond que cela ne peut pas avoir eu lieu parce que c’est impossible, soit il nous répond que c’est grâce au yoga, au peyotl, à bouddha-vishnou ou, tout simplement, à un mécanisme cosmique (i.e. reproductible) que la raison n’a pas encore certifié, or c’est pour qu’elle le certifie que, justement, ce mécanisme existe : “c’était pour que les œuvres de [la Raison] se manifestent en lui”.
Remarquons enfin que lorsque les disciples de Jésus viennent le voir pour lui dire : “« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. », Jésus leur répond : Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous.” (Mc, 9:38-40). Tout de suite, donc, l’amour authentifie le miracle qui a été fait en son nom. Il ne veut ni l’empêcher ni le récuser.