Charogne

Le corps d’un grand cheval avait été ouvert
Par le milieu, à la tronçonneuse équarri,
Et à la pourriture offert comme au mari
Trompé on offrira un lait moins blanc que vert.

On voit les poils encore, les dents. Cet hiver,
Il galopait dans les champs de neige, et l’envie
Était sur son cœur un bûcher sur un parvis
Chaque fois que son maître approchait de ses fers.

Regardez-le : boueux, décomposé, chanci,
Résolu, gangréné. Voyez ces fleurs aussi
Poussées au travers de ses yeux, joufflus rapaces,

Comme elles éclatent ! Comme elles vivent ! Mains
D’amour aux doigts tendres données au temps qui passe
Pour qu’il creuse à la viande et au pus un chemin.

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Guillaume Sire
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