Remplacer le jardin par l’ombre d’un jardin
Puis l’ombre d’un jardin par celle d’une fleur,
Avoir écrit ce mot en lettres rouges — “fleur” —
À la place des fleurs, à celle des jardins,
Et ce mot l’effacer… Partir comme l’on vint
Marcher dans ce jardin, dans cette ombre, ces fleurs,
Ces mots, où il n’y a ni la montre ni l’heure,
Partir vers l’océan du tout premier matin,
Se diluer dans l’air, n’être à l’ombre de rien
De ce qui a été, être à soi, n’être rien,
Et, plus loin, où commençait le commencement,
Réapprendre à parler cette langue absolue
Qui commande, dit-on, aux eaux du firmament…
Être Adam avec Dieu face au tohu-bohu!