Ceci n’est pas du théâtre. Ceci n’est pas un roman écrit sous forme de théâtre. Ceci n’est pas non plus du théâtre dans le théâtre. Ceci n’est pas un spectacle dans un fauteuil. Ceci n’est pas un spectacle. Les fauteuils on les a vendus, les théâtres subventionnés. La catharsis tant pis. Ceci n’est même pas un poème, et ceci n’est pas un de ces essais à la con qui fleurissent partout où il y a encore des phrases à vendre. Les profs peuvent passer leur chemin. Les lecteurs de romans n’auront qu’à retourner barboter dans leurs jarres à cornichons. Les essayistes devraient voyager et se taire. Les poètes… quels poètes ? Quant aux comédiens, eux aussi détestables, qu’ils aillent se faire foutre, et le ministère avec. Les comédiens de toute façon sont les valets du ministère, et les profs sont des valets de valets. Et les ministres écrivent des romans et s’abonnent au théâtre !
Les metteurs en scène trouveront leurs râteliers ailleurs. Ceci n’a pas été écrit pour eux. Ceci n’a pas non plus été écrit pour le public. Surtout pas. Le public depuis presque un siècle sert de chiottes au ministère. Les valets les nettoient à fond, soucieux de plaire à leurs patrons, mais les valets des valets passent derrière et re-salopent tout. À l’entrée, les romanciers et les essayistes font le guet, ainsi que les libraires scatophiles. Dame-pipi s’appelle Amélie Nothomb.
Ceci est un tract. Tout peut encore changer. Il suffira d’en distribuer à ceux qui ne sont ni comédiens, ni metteurs en scène, ni profs, ni ministres, ni romanciers, ni spectateurs, ni essayistes, ni libraires, ni lecteurs — les enfants abstenez-vous, idem les journalistes, misérables journalistes… On ne sauvera rien, à part peut-être l’essentiel, et au pire on aura rigolé.