Dominique de Roux — La mort de L.-F. Céline (1966)

“La parole littéraire n’a plus de sens. Écrire, et plus encore écrire en français, semble être la projection de quelque déchéance, d’un total échec de soi-même. Seul Hölderlin, enfermé dans la Tour Jaune, rythmant d’une baguette ses hymnes à la Madone, à la Mémoire, à l’Automne éternel parvient encore à s’y maintenir contre tous les courants souterrains, contre la mort. Mais lui, déjà à la veille de son départ de Bordeaux, il était secrètement du Logos. À nous, il nous reste à lire, une fois par mois, un vers de Hölderlin, devenu, à la fin de tout, le symbole héraldique de la littérature en soi.

En l’absence de toute littérature qui devienne le destin mondial, notre marche s’effectue, désormais, de jour, de nuit, entre chien et loup, sur les termitières des mots déchus, répudiés par l’être.”

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