Louis Calaferte — L’homme vivant (1994)

Sans l’idée de Dieu — voilà les vieillards et les morts que nous sommes.
Sans l’idée de Dieu — voilà le monde de vieillards et de morts dans lequel nous végétons.
Sans l’idée de Dieu — voilà notre inutilité.
Sans l’idée de Dieu — voilà notre impuissance.
Sans l’idée de Dieu — voilà notre angoisse.
Sans l’idée de Dieu — voilà rien.
Des anecdotes intellectuelles.
Des semblants d’aventures.
Des pauvretés.
Des ratages.
Des sociétés crispées et mauvaises.
Des accumulations d’erreurs.
Des renoncements à l’exaltation d’être.
Des négations de soi.
Rien qui ait consistance ni durée.
Sans l’idée de Dieu — l’irréparable expulsion.
L’irréparable solitude.

N’ajoutez pas votre insensibilité à cette solitude qu’est le monde.

Unknown's avatar

About Guillaume Sire

Guillaume Sire
This entry was posted in Les autres. Bookmark the permalink.

Leave a comment