La pensée et l’être s’appartiennent l’un à l’autre comme des époux. Il y a eu des fiançailles puis le mariage, les rites, le dépucelage de la pensée par l’être, celui de l’être par la pensée, plusieurs voyages de noce, le déménagement et l’aménagement, les dépenses, l’installation, la routine, les assiettes brisées, les tromperies, les coups de poing et de sang, le doute, les réconciliations, le mépris ordinaire. Le divorce aurait été consommé s’il n’y avait eu les moments de grâce. Il y a eu les enfants aussi, et parmi les enfants des anges de bonté et de mauvais rejetons, ingrats, devenus de plus en plus dangereux à mesure que grandissaient leur force et la haine vouée à leurs parents et à leurs frères.
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