Le chevalier évolue au-delà des successions de flammes et de terre, de la terre et des flammes,
Il se déploie
Jusqu’à mourir de courage et d’amour
Car c’est toujours d’amour et de courage qu’on meurt quand on est chevalier et qu’on est fou d’amour
Et qu’on est courageux.
Il est mort mais il vit — l’entends-tu ? ;
Et sa belle, enfin, la vois-tu ?
Car il la voit lui, Don Quichotte, Dulcinée, il la connaît parce qu’elle l’a connu,
Se faisant connaître de lui et de lui seul tout à fait en un moment de grâce qui n’a pas duré plus de temps que le temps du rayon dans l’écume,
Quand l’écume est figée au-dessus du rayon,
Même si les médisants prétendent qu’elle est le fruit de son imaginaire et qu’elle est un rapport à lui-même, elle à lui, par lui, jusqu’à elle,
Confondant le buisson et la rose et la cause et l’effet.
Elle est l’étoile et c’est un pauvre hère,
Elle est la Vérité, lui le Réel après la Vérité,
L’effet fidèle à la cause, en marche jusqu’à elle ;
Il est celui qui la sert et la sauve celle-là qui sert et qui sauve,
Ulysse s’éveillant : “Ithaque, Ithaque ! Je me souviens et veux retourner à ta grève,
Ô fonction maternelle !”
C’est cela l’histoire du monde et ce qu’il y a derrière le monde
Apparu ;
Le réel doit recouvrer la Vérité,
Celle-là qui le reconnaîtra une fois reconnue et saura pour cela être reconnaissante ;
Ou alors le dieu
— qui est injuste parce qu’il est aveugle, aveugle et injuste, aveuglément injuste —
Ce dieu l’emportera.
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