Benoît XVI : « Dira-t-elle “oui” ? Elle tergiverse… »
Un pays couvert de pierres sèches et d’arbres
Aux pieds desquels les lions recevaient les caresses comme des chiens
Pays où les oiseaux dormaient sous les lits des enfants
Un pays de pêcheurs
Dont les filets à grosses cordes servaient de hamac la nuit venue
Un pays d’éleveurs
Dont le bétail avait les côtes apparentes et la voix haut perchée
Et d’artisans
Un pays d’artisans
Dont le savoir avait été transmis par les anges au lendemain du déluge
Ce pays à midi
Ou dans l’après-midi mais le jour
C’est certain en plein jour
La Judée
On entendait les graviers d’une source
Et au loin les jeux des enfants ou des anges c’est pareil
Ce fut en Judée donc la scène décisive
Dans la maison d’un artisan
Propre et simple sans trop de meubles
Dans le foyer de laquelle brûlaient le soir un cep de vigne et des aromates
Donne-nous le Salut et nous te saluerons
Jeune fille
Qu’il t’advienne selon Sa parole
Et qu’en toi Sa Parole advienne
En ton sein dans ce peuple maintenant
Là en Judée à midi
Sauve-nous
Sous le règne de Rome en plein jour
Pitié sauve-nous
De ton cœur de vierge que vienne cet enfant
Alors la jeune fille fondit en elle-même
Et y trouva la Vérité qui ce jour-là dépendait d’elle
Sagesse et discernement
Toute Vérité suspendue
A son seul désir de servir la Vérité
Immaculée elle avait dans ses mains le destin de son peuple
Et la volonté du Sauveur des captifs de Jacob : « Justice marchera devant lui… »
Myriam un jour en Judée à midi ouvrit les portes d’un Royaume qui n’était pas de temps et d’espace
Mais d’amour et de paix
L’amour qui seul a raison du temps
Et la paix qui seule arraisonne l’espace
Donne-nous le Salut et nous te saluerons
Jeune fille
Qu’il t’advienne selon Sa parole
Et qu’en toi Sa Parole advienne
En ton sein dans ce peuple maintenant
Là en Judée à midi
Sauve-nous
Sous le règne de Rome en plein jour
Pitié sauve-nous
De ton cœur de vierge que vienne cet enfant
Élue du peuple élu
Femme d’où naîtrait le Salut
Elle donna son cœur à l’Esprit qui cette fois n’avait rien exigé
L’ange avait intercédé
Et Dieu comme un amant attendait
Bien sûr Il n’avait pas oublié d’avoir pitié
Et d’amour Il avait ce jour-là ouvert ses entrailles
Alors de toute son âme
Myriam donna toute son âme à la source de l’âme
Et de tout son corps
Elle offrit tout son corps à la raison du corps
Dans cette salle à manger
Sous ce toit simple et propre d’artisan
En Judée
Donne-nous le Salut et nous te saluerons
Jeune fille
Qu’il t’advienne selon Sa parole
Et qu’en toi Sa Parole advienne
En ton sein dans ce peuple maintenant
Là en Judée à midi
Sauve-nous
Sous le règne de Rome en plein jour
Pitié sauve-nous
De ton cœur de vierge que vienne cet enfant
Et l’ange la quitta
La solitude revint
Mêlée au parfum tiède des aromates
En elle brûlait l’huile fraîche de la Vérité
Compréhensible à cet instant seulement pour elle
Mais pour elle totalement compréhensible
Vérité là incarnée
Le signal élevé pour les peuples
Mais la solitude et quelle solitude
Celle de la fleur d’eau vive
Et quel fardeau
Celui du signe éternel qui ne périra pas
Quelle solitude et quel fardeau
Ceux d’une jeune fille à Nazareth au temps de Rome en Judée
Promise à un charpentier
Et dans sa solitude et sous son fardeau la première chose à laquelle Myriam pensa
Fut de nourrir le feu
Où elle posa trois bûches ouvertes
Avant de souffler en-dessous sur les braises
Craignant que Dieu pût avoir froid
Aussi la première expérience sensible de Celui-ci
Miracle de la créature rendu au créateur
Fut l’instinct maternel
Donne-nous le Salut et nous te saluerons
Jeune fille
Qu’il t’advienne selon Sa parole
Et qu’en toi Sa Parole advienne
En ton sein dans ce peuple maintenant
Là en Judée à midi
Sauve-nous
Sous le règne de Rome en plein jour
Pitié sauve-nous
De ton cœur de vierge que vienne cet enfant