Ses cheveux forment une couronne noire qui, la nuit, déploie ses tentacules dans un mouvement sauvage quand, ravagée par la tendresse, la Samaritaine est en présence de son amant bourru, wisigothique, aux mains fortes, silencieux et grave comme le joug dans le coin d’une étable. Sa beauté est celle de ces louves stériles qui en Égypte dévorent les enfants des rois, canines de la misère, pupilles claires et métalliques, ses hanches comme les baguettes d’un fléau autour d’une ligne nerveuse, fixées à un trait génial. Elle est au bord du puits, discrète, soumise à Rome, rejetée par les Juifs ses frères d’autrefois, née comme elle pouvait d’une union sans amour et grandie sous la paupière du mont Garizim, à Sichem, refuge des idoles interdites, où les pauvres se haïssent avec la même passion que les riches — mais où la haine est affamée.
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