Pierre Boutang était tout entier un corps dans le langage, traversé, possédé par le langage, taureau maurrassien, viking du Christ, heideggerien, géant de bibliothèque — Boutang, la ruche de Delphes !
Méfiant vis-à-vis de lui-même (trop lucide pour ne pas être méfiant), envahi par les sens sans être possédé, Boutang décida d’étudier le vacillement et l’ombre-portée que produirait la même bougie dans l’alcôve de plusieurs chapelles. Il ne s’intéressait pas aux salons littéraires ni n’adressait de compliment aux crétins qui l’en couvraient. Il était trop préoccupé et occupé, Pierre, à recopier pour nous, les autres, ses étudiants et ses amis, le dessin que traçaient autour de lui les ellipses du tourbillon grec et les traits des flèches hébraïques, la spirale horizontale et verticale à la fois, sublime, de ce mouvement qui va des questions soulevées par les tragédies aux réponses cachées dans le mystère foudroyant de l’Évangile.
Qui avons-nous oublié et au nom de quoi ? Que pouvait nous apprendre Foucault que Boutang ne nous disait pas ? Qui aura encore le courage de lire sérieusement L’ontologie du secret ? Quand ? Quand !
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