Il lui sembla que les arbres étaient des œuvres poétiques, fixes, uniques, entrepris par le vent et les saisons mais toujours fixes et uniques, absolument modernes, sacrés comme des dieux. Cet olivier était l’œuvre d’Homère, ce châtaignier celle de Virgile, ce peuplier noir Dante, ce tilleul Shakespeare, cet if Villon, ce magnolia La Fontaine, ce fayard Racine, ce sophora Baudelaire, ce ginkgo Rimbaud, ce charme Verlaine, cet orme Claudel, ce tulipier Char, ce cyprès Suarès, et celui-là, ce châtaignier de l’an mille, plus gros et anormal que celui de Kerséoc’h, avec ses décalages, ses torsions, son gigantisme, ses rhizomes monstrueux et sa quintuple frondaison, gros comme une petite montagne, celui-là nul doute : c’était Victor Hugo.
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