Il n’est pas inintéressant de considérer Saint Pierre comme étant non pas seulement la première pierre de l’Eglise mais l’Eglise elle-même ou en tout cas la préfiguration de toute son histoire. Comme elle, il est lourd et faible, il doute, incapable de marcher sur l’eau très longtemps, il renie, il a peur, il est fier, il peine infiniment à comprendre les paraboles et ne retient pas ses pulsions violentes, et comme elle pourtant il sert, il suit, il accepte, il essaye, il s’acharne. Et comme elle il est martyrisé, le cœur, la tête et les bras ouverts près de la terre nourricière, ressuscité par le saint siège.
Lorsque Pierre coupe l’oreille droite du serviteur du sacrificateur (Malchus, serviteur de Caïphe), il enlève à celui qui ne veut pas écouter, et avec lequel l’entente semble impossible, l’organe de son entendement. Jésus, pourtant, remet l’oreille. C’est pour ceux-là qu’il est venu : ceux qui ont oublié comment écouter, ou qui ne l’ont jamais su. Il n’est pas question de les priver d’oreille, pas plus qu’il n’est question de les violenter sous prétexte qu’ils obéissent aux impulsions sacrificielles.
“Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau.” (Jean, 18:11). C’est un euphémisme de dire que l’Eglise a eu du mal à écouter cette phrase, et a été critiquée autant parce qu’elle ne l’avait pas écoutée (les guerres de religion) que parce qu’elle en avait suivi le commandement (la deuxième guerre).
Oui. Merci Guillaume.
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