A propos de la mort une seule chose est sûre : l’espace et le temps tels que nous les connaissons n’y existent pas. Elle n’efface pas autrement dit les limites du temps et de l’espace, mais le temps et l’espace eux-mêmes. Lumière ou néant, cela personne ne le sait avec certitude ; éternité ça oui : temps absorbé, espace dissipé. La mort est éternelle, et l’infini son exact opposé. Dans les légendes d’autrefois, les mauvais princes quand ils mouraient se voyaient condamnés à errer sous forme de fantôme. Privés d’éternité, il leur fallait endurer un espace et un temps infinis ainsi qu’une punition qui n’a peut-être l’air de rien si on y passe vite mais qui à la longue est la véritable raison pour laquelle nous devrions les plaindre : privés de l’expérience de la mort, ils ne sauraient jamais ce qu’il y a après la mort. C’est là l’enfer. C’est là la véritable damnation. Or aujourd’hui il semblerait que le sort de ces fantômes soit très enviable. La punition des contes pour enfant n’est rien de moins pour Google que l’objectif à atteindre. Il faut être drôlement sûr que ce qu’il y a après la mort n’est pas souhaitable pour souhaiter en priver les êtres.
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