Qu’est-ce qui est plus chrétien que le corps ? et qu’est-ce que c’est, un corps ? Que dit cette peau ramassée sur les chairs elles-mêmes traversées de capillaires blanchâtres ? Quelles sont ces poix et ces odeurs de terre ? et ces planètes, quelles sont ces planètes ? De quelle idole la lave des volcans est-elle l’excrément, et de quelle philosophie, la nourriture ? Pourquoi, surtout comment — le corps fut-il lié ? De quelle divinité est-il la prison ? De quelle divine solitude, la clef ? L’amour ? Qu’est-ce que l’amour sinon la volonté inscrite dans un corps de remplacer le monde entier ? Qu’est-ce que l’amour sinon ce qui a fait du corps une œuvre d’art, vouée comme toutes les œuvres à connaître Dieu depuis l’alcôve glacée d’un narthex ? Car le corps n’est-ce pas est moins l’obstacle de la morale que sa duplicité, de même que le sexe est moins ce qui empêche Dieu de nous rejoindre, comme le prétendent certains épicuriens, que ce qui nous supplie de l’écouter. Le sang ne parle pas mais la Parole a saigné.
**********************
- Essais (13)
- Fictions (56)
- Fragments (188)
- Les autres (63)
- Notes (136)
- Nouvelles (1)
- Pensées (188)
- Plaisanteries (78)
- Poésie (97)
- Psaumes (18)
- Romans (7)
- Toulouse (28)
- Variations (80)