A Marie-Anne Sire
Je suis tailleur de pierre j’ai des dents dans le cœur
Et au cœur vissée la foi du charbonnier
Gargouilles pharisiennes
Tigres à corps d’éperviers Loups Dragons Fées
Crins de fer dans la nuit ô mes fausses prières
Ne craignez rien ma vie surtout n’ayez pas peur
Car je ne suis pas l’être de ce qui est
Mais de Dieu le syndrome
Aidant de ce qui aide
Disons pour l’assassin le marchand de couteaux
Et du potier le tour
De l’Amour l’amant
Ne pleurez pas pour l’incendie ne plaignez rien
Lorsque le temple à l’ombre nette brûlera
Jésus né pour ressusciter saura le restaurer
Après tout Il n’a pas confectionné sa Croix
Pas plus qu’Il n’a fondu les clous tenant Ses bras
Il n’a pas tressé la couronne
Ou les fouets aux terminaisons plombées
Et Simon de Cyrène que je sache ne fut pas crucifié
Le temps n’est pas l’espace
Notre-Dame n’est ni Dieu ni Jésus ni Notre Dame
J’ai tressé la couronne
Mon Dieu j’ai écarquillé Ses bras
Mes travaux n’ont de gloire qu’au travail incendiaire
Je nourrissais la suie quand j’élevais les tours
J’ai orienté les nuages
Et donné aux statues moins Son sang que ma vie
Ma pauvre petite âme pour la gloire de Sa Vie
Les anges aux pieds de pierre et aux ailes de bois
Devaient voler un jour
La flèche devait tomber
Marie aussi tomba
A genoux sous la Croix que Simon a portée
Les arc-boutants cédèrent comme un millier d’amarres
La mer a emporté la barque de Thésée
Cette mer, ô mère, où son père s’est jeté
Notre-Dame liquide a traversé ses chaînes
Fleur dont l’esprit écarte les pétales
Chaque bourgeon est beau mais tous les bourgeons meurent
Pour déclencher la vie
Et remettre leurs âmes à l’arbre pourvoyeur
Et au Temps la saveur intacte de leurs fruits
Que c’est beau!
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Méditation sur là chair et l’Etre. Oui je le relirai.
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