Il ne faut pas se convertir pour être sauvé au contraire. La conversion est un risque définitif. Nulle part l’enfer n’est aussi séduisant qu’aux alentours de la vérité. Aucune excuse n’est aussi peu acceptable que celle de celui qui savait.
Il faut se convertir pour sauver, quitte à périr. Il faut se convertir pour les autres, vers eux. La conversion est moins un acte de libération qu’un enchaînement par charité. Et c’est la plus grande aventure possible. C’est la voile absolue. C’est l’Amérique tous les jours, avec entre elle et vous la mer des Sargasses et les côtes impossibles. C’est la solitude du marin. Quelle solitude, mon Dieu ! C’est l’absence du fond pour jeter l’ancre. C’est l’étoile là-bas, qui guide mais qui est loin, si loin et si proche à la fois, si inactive et en même temps si nécessaire, si nécessaire !…