L’attroupement est un ensemble symplectique, injustifié et cohérent, à l’abandon dans une sébile de rien. Comme pour les crabes : il est palliatif. Les crabes s’attroupent pour ne pas devenir comme ces coquillages que les goélands picorent à marée-basse. Embobelinés à plusieurs, on finit par croire que le risque est moindre : « La foudre tombera sur un autre que moi ! » La masse donne l’illusion de la durée.
La société est un thermos que les savants ont confondu avec une horloge. On soigne le vertige en se persuadant que le vide est plein, en tout cas qu’il y a quelque-chose, on-ne-sait-quoi, « un signe », « le bonheur » ; mais le corps est conducteur et, agglutinés, il suffit que la foudre touche l’un d’entre nous pour que la coalition soit pulvérisée.
Le goéland emporte une grappe de cadavres.