Le monde, selon lui, était un complot. Quelqu’un avait ordonné le Hasard. « L’étau se resserre », répétait-il. Il se perdait dans un délire auquel la chance servait de prétexte. Ainsi tout, à ses yeux, relevait d’une stratégie. A l’instar de Flaubert, il voyait dans le genre humain « une vaste association de crétins et de canailles ».
— Un ordinateur, conclut-il, est une bouche remplie d’ombre.
— A la rigueur, essayai-je, tu peux dire que les artistes ont fomenté ce complot. Mais les politiques, les journalistes, Steve Jobs… il ne peut y avoir dans leurs actions quoi que ce soit de décisif.
— Vision romantique. Ce qui ordonne le monde, c’est le web, les Hedge Funds, les USA et les compagnies de sécurité privées.
— Tu leur prêtes trop importance, insistai-je. Personne ne peut contrôler la Volonté de l’artiste, et c’est l’artiste, lui seul, le responsable de ce que tu as sous les yeux. Ce n’est pas la logique qui fait tourner le monde, c’est l’esthétique. Le mot précède la chose. En les nommant, Adam fait exister les animaux.
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Qui sont les artistes de ce monde, oui, dans quelle mangeoire nous vautrons-nous…
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