L’évaluation agit comme une vitre teintée.
De l’intérieur on voit l’extérieur, de l’extérieur : une vitre teintée.
Cheviller en réduisant, réduire en chevillant. Pour saisir, claveter. A défaut de la chose, qui fond comme de la neige, je peux saisir “la valeur de la chose“: qualifier et quantifier pour comparer. Les choses sont incomparables, à part une chose : la valeur.
La comparaison est la raison d’être de la valeur, ce qui la différencie entre toutes les choses.
L’évaluation attribue des valeurs aux choses, certes, mais ces valeurs ne se confondent pas pour autant avec les choses, pas plus que celles-ci ne deviennent leurs valeurs.
Contrairement aux autres choses, la chose-valeur ne s’évalue pas (le procédé d’évaluation et la méthode de valorisation sont évaluables, pas la valeur). La valeur n’a pas de valeur : elle est incomparable.
L’évaluation peut servir à identifier le soubassement ontologique de la chose. Pour cela, on évaluera les composantes de la chose jusqu’à localiser ce qui échappe avec certitude à l’évaluation ; alors l’être sera dans le tamis, dépouillé de l’étant, inévalué mais apparu.