Nina

Nina avait quatre ans mais une étincelle triste dans ses yeux ressemblait à celles qui pétillent dans le regard des vieilles dames parcheminées ; comme si elle avait connu le tonnerre déjà, les marécages, déjà les écueils et la souche immorale du temps. Son enfance était un tourniquet emporté par un vent sans source ; les grincements, la solitude d’un tourniquet rouillé dans la brume auxquels sont noués des mouchoirs et des cadenas qui n’ont rien protégé. Elle avait des cheveux lisses, bruns, et des yeux liquides qui auraient sans doute évoqué chez un poète ce mystère selon lequel les lacs de montagne y étaient avant les montagnes.

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Guillaume Sire
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