Notre-Dame de la Dalbade

La Dalbade, son front de cyclope indien et ses décrochés de château, blanche à l’intérieur des briques rouges et oranges — profondeur du lait — fut dans ma vie un catéchisme et une preuve sentimentale. Devant son tympan du dix–neuvième je saluais ainsi que suggéré la Vierge couronnée par son fils, encore timide même là en pleine gloire, son sourire de vache sacrée.

Le clocher autrefois s’est effondré sur une boulangerie. C’est une église autrement dit sans ombre comme une main sans pouce.

J’ai fumé mes premières cigarettes sous les auvents des micocouliers du jardin Henri de Gorsse, moines végétaux,
Urinoirs, soldats.

Rosace : labyrinthe inique de l’espérance.
Ah, l’espérance. Surtout le langage de l’espérance. Des lames de fond dans la voix humaine.

L’art gothique est une malversation des formes, parce qu’aucune âme n’est pointue.

Les orgues ressemblent à Victor Hugo. Les artères de Victor Hugo. La bouche de Victor Hugo. Scandale touffu du romantisme.

La nuit, c’est là que je donnais rendez-vous au neveu de l’épicier pour lui casser la figure. Et qu’est venue ma volonté, les yeux d’acier de ma fureur.

J’avais faim et tous les jours je tombais amoureux d’une impossibilité.

About Guillaume Sire

Guillaume Sire
This entry was posted in Toulouse and tagged , . Bookmark the permalink.

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Twitter picture

You are commenting using your Twitter account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s