Monomanie

Le doudou de mes enfants (qu’un jour ils sacrifieront sur l’autel de l’enfance…) me fait penser à René Girard.
La toison d’or, puis Médée et ses enfants… René Girard.
Un match de rugby, la peau du ballon, le sport en général… René Girard.
La télévision, les candidats… candidats à quoi ? René Girard.
ça fonctionne à chaque fois… sauf avec le christianisme ? Oui et non. Le catholicisme a parfois une inclination au “sacrifice à la place de” plutôt qu’au “corps livré pour“, et penche il me semble, dans certaines époques sinon presque toutes, vers le sacré plutôt que vers la sainteté.

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Guillaume Sire
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2 Responses to Monomanie

  1. pasdepseudo says:

    Tiens, moi aussi, tout à l’heure, sur le canapé aux motifs bordeaux indicibles, un peu comme des coupelles de fruits, en plus flou, troué, peluché, qui doit avoir deux-cent ans, et me disant qu’il faudrait un bon feu pour réchauffer cette grande pièce pierreuse et carrelée qui, pleinement au Nord, est froide dès septembre – je pensais, sur ce canapé indicible, à René Girard. Comment en suis-je venu à lui ? Pas par le 11 septembre – c’est certain, car ce n’est que ce matin que je me suis dit que nous étions hier le 11 septembre, date fatale, nouveau jour dans l’histoire de l’espèce.

    Je crois que c’était en me disant que les “intellectuels” actuels, ceux que l’ont voit d’un média l’autre, ceux auxquels on ne peut pas échapper (Onfray, caricaturalement), passent finalement leur vie à ouvrir leurs lèvres, à faire sortir des sons de leur gorge, à répétition, à répétition, pour dire neuf fois sur dix quelque chose qui, certes, colle peut-être au désir collectif du moment (d’où la popularité, d’où la répétition), mais qui sera immanquablement considéré, dans dix ou quinze ans, dans son auréole insécable de connerie, de conformisme et d’idéologie présentiste.

    Et je me disais qu’alors que je l’avais beaucoup écouté (car c’était à l’oral des philosophes que je devais penser), je n’avais jamais entendu une seule bêtise, pas la plus petite, sortir de la bouche de René Girard. Et que ce type d’homme – celui dont on peut être sûr, quand il ouvre la bouche, qu’il ne dira pas de bêtise, rien de conforme, rien de bas, rien de grégaire – me manquait.

    Ensuite je suis sorti peaufiner la taille du lierre, qui est beaucoup trop expansif.

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  2. pasdepseudo says:

    J’attends votre roman hyper-réel AVEC IMPATIENCE.

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