Michel Serres

Ça me fait de la peine tout de même que Michel Serres — dont les volumes d’autrefois (les cinq Hermès surtout, ah et le discours de réception adressé à René Girard !) étaient intelligents et très précis au fond et imprécis et parfaits, et poétiques dans la forme ; ça me fait de la peine, je disais, que Michel Serres soit maintenant aussi crétin. Il ne s’aperçoit pas, cacochyme, que Petite Poucette, comme il dit, ce crétin, est à la psychologie collective ce que Little Boy fut au bien commun. Le mal s’est féminisé voilà, une hirondelle aussi peut tuer ; au lieu de couper les yeux des enfants il habite dans leurs bouches, à la place du langage et de l’amour des parents, dans un nid de boue, un cancer graisseux sur la conscience. Il tue l’âme à l’intérieur, et rien n’entend — la mémoire etc. C’est le drame des gens comme Michel Serres (et Victor Cousin à l’époque, hein mon cher, mon révéré Victor Cousin !) de passer à côté de ce qui est peut-être la seule vraie preuve qu’un philosophe est un philosophe, parce que c’est la seule vraie preuve que cet homme-là est plus libre que les autres : avoir compris, sentir, trouver… savoir quand s’arrêter.

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Guillaume Sire
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1 Response to Michel Serres

  1. Aiguille Verte says:

    Un “vieux con” qui fut intelligent l’est encore plus que celui qui l’a toujours été.

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