Naïveté de ceux-là qui devant un événement infiniment peu probable s’écrient : “C’est le destin, c’était le destin…” Ils rencontrent quelqu’un dans le métro d’une ville étrangère, ou bien en entrant dans le restaurant minuscule d’un quartier où d’ordinaire ils ne vont jamais ; tombent amoureux d’une fille sans savoir qu’elle passait ses vacances dans la maison en face de la leur — et s’écrient : “C’est sûr, c’est le destin !”
Le destin au contraire est tissé d’événements très probables : avoir le même métier que son père, dans le même genre d’entreprise, avoir un enfant par erreur à dix-sept ans exactement comme cela est arrivé dix-sept ans plus tôt à sa mère, mourir en voiture, porter des lunettes, grossir, tromper sa femme, être trompé, emprunter de l’argent, perdre de vue ses amis. C’est cela le destin. C’est cela qui est “écrit là-haut“.
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