Vacances d’été à la montagne

Vacances d’été à la montagne : devant moi une citerne d’acier, comme au bras d’un géant une petite dame au cœur vide. En y frappant j’ai déplié l’eau noire. Les vaches se sont approchées. Elles s’approchent toujours, il paraît. Un berger passait avec son chien complètement con, et ses moutons qui tout de suite inspirent des paraboles. Son téléphone a sonné. C’était sa femme, ou un type du village en bas ; quoi qu’il en soit le pâtre gueulait. Les fleurs sous le soleil, des pâquerettes, se trompaient de côté. Quant à la croix de pierre, près de la clôture et des ronces, dans les vagues baroques, elle penchait — et du coup moi je picolais, et j’écoutais dans mon verre à la recherche d’un souvenir immense et incomplet comme l’amour seul sait être immense et incomplet. C’était moi, en fin de compte, ce berger.

About Guillaume Sire

Guillaume Sire
This entry was posted in Poésie. Bookmark the permalink.

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Twitter picture

You are commenting using your Twitter account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s