Sable

D’où viennent-ils ces grains ? De quelle tempête solide ?
Quelle fracture les a laissé passer ?
Hier, où étaient-ils, sur quelle plage ? Dans quel cerceau interstellaire ?
Qu’est-ce qui est mort sous leurs lettres ? Quels signes le Verbe y a-t-il tracés en Pericope Adulterae ?
Poussière, poudre, océan, miroir, sphères !
Rien, sur eux, ne tient. Ils ne retiennent rien ;
Et la plaie se referme aussitôt que la griffe a passé. Ton pas, l’enfance, les points de suspension à tes pieds…
Solitude, combien de fois me faudra-t-il par ta faute réinventer le Sahara ?
Hier, y avait-il un garçon à ton bras ? Je le hais, j’étouffe, je mens, je t’ai menti… mais déjà la mer monte, et le Temps a de l’appétit.
Jeunesse, combien de temps encore me faudra-t-il penser à toi ?

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Guillaume Sire
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