Les saumons remontent le fleuve de leur début : huit cent kilomètres à contre-temps. Ils mourront en donnant la vie sur le lieu même où la vie a commencé, source immédiate de la mémoire.
Voilà qu’ils meurent après avoir fécondé une femelle qui était peut-être leur sœur et accouchera d’un apéricube.
Le monde n’est pas un cocon pour un œuf.
Les larmes ont besoin que les souvenirs soient frais, ou bien elles campent dans l’estuaire des yeux.
L’esprit se transforme en chameau, le chameau en lion et le lion en enfant.
L’esprit est un saumon quand le saumon est courageux.