En se rendant dans les hôpitaux, banques du sang, etc., on s’aperçoit combien l’héroïsme est un état normal chez les héros vrais, qui riraient si on leur disait qu’ils sont des héros ou des saints véritables, et fuiraient si on prévoyait d’épingler des médailles à leurs poitrines bienfaitrices. L’héroïsme est dans les actes simples. Il habite son sujet comme un réflexe, au quotidien, et n’a pas d’autre objet que le Bien et le Bon. Le vrai héros, qui par définition est ignorant de lui-même et ne peut agir qu’héroïquement, considère qu’il s’agit d’une façon normale d’agir normalement. Ainsi œuvre-t-il sans calculs ni orgueil au règne du Bien et à l’avènement du Bon, parce que c’est normal de faire le Bien et de vouloir le Bon, sans juger les autres ni réfléchir à soi-même, ni s’évaluer soi-même par rapport aux autres, et parce que ce qui est anormal, c’est de vouloir le mal, de souhaiter l’injustice, et d’être, directement ou indirectement, le vecteur du mal et l’instrument de l’injustice.
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