Ployé devant l’évier comme un vieillard, je dévore une pêche totalement juteuse dans le secret d’une cuisine dont les volets sont en espagnolette et où une odeur de café plane depuis le début des vacances. Dehors, la chaleur brûle les ifs et le tulipier. Il est peut-être quinze heures. Le fruit tiède et sucré explose dans ma bouche comme un petit soleil. La maison est silencieuse. Les enfants dorment dans leurs lits en maillots de bain. Ils n’ont pas jeté l’aluminium de la tablette de chocolat ni débarrassé leurs verres de jus d’orange ni remis la confiture dans le placard, les quignons dans la corbeille à pain. Mon grand-père regarde les images du Tour de France à la télévision.
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