Nantes a une santé insultante. Tout est santé ici, la pierre, les femmes, l’eau, les prêtres, les rails abandonnés. Vitalisme. Intermittents… La tour Lu bavouille comme en fin de nuit un maharaja de cabaret. Façades blanches, couleur d’os. Après les bombes, on a refait “à l’identique”, mais la chaîne des signifiants a glissé jusqu’au désespoir : rien n’est présent, à Nantes, tout représente. Les bombes ont détruit la ville en réalité. Le château des Ducs de Bretagne, ce gros roulement à billes, est à l’arrêt, quand tout le reste bouge mollement. Tout est fraîcheur — et confortable, et composite ! Tout est parfait pour les familles, les cadres pressurisés et les étudiants de gauche. Les lieux “culturels” et “festifs”, co-working, etc., ont des noms d’ode à l’esclavage : “au hangar à bananes, sur le quai des Antilles”. Nantes, la bourgeoise, la macronie. Ville start-up. Ah tiens, c’est lumineux ! lumineux ! Mais les pauvres, où sont-ils ? Où est l’intelligence ? Qu’est-ce qui existe à Nantes ? Qu’est-ce qui tiendra ? La librairie Coiffard.
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La librairie Coiffard… lieu de mes souvenirs…
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