Si Orphée ne s’était pas retourné, le monde était sauvé. La mort n’existait plus. Seulement voilà, Orphée s’est retourné. Il a voulu préserver la mort. Nous voulons la garder, la sauver. Nous la servons. Même au sommet de l’amour, nous lui restons fidèles… En fait, c’est elle que nous aimons. Nous adorons son mystère au lieu d’adhérer à l’évidence de la vie. C’est cela qu’il faut comprendre quand Orphée se retourne. Il n’a pas manqué de confiance en lui-même, ou en la vie, ou en l’amour. Il a eu trop confiance en la mort. Il savait qu’elle était là, et le sachant il s’est assuré qu’elle y soit. C’est sa confiance en la mort qui a sauvé la mort.
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