Téléphone fixe

Joie du point d’entrée, d’une seule frontière située dans une cahute à lambris sous le grand escalier, et de l’alarme à roulement — puis un oncle génial : “Téléphone ! Quelqu’un répond bordel de dieu ! ” Joie des câbles au bord des champs, imagination réticulaire de mon enfance. Étonnements, mystères préhensibles, vibrations matérielles…

Aujourd’hui, plus de mystère du téléphone. Les ondes ont intégré chaque instant. Il n’y a plus ni point d’entrée ni frontière aux maisons. Toutes les portes sont fermées à clef pourtant tout est ouvert, tout passe, tout circule. Au bord des champs, les plaques des antennes-relais lugubres vibrionnent. Atmosphère cocotte-minute, battoir chauffée à blanc. Tristesse ! Monde clos ! Rien plein comme un oeuf !

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Guillaume Sire
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