Chère Radio Classique,
Je vous écris pour une raison un peu spéciale : cette nuit j’ai fait moi-même accoucher ma femme de notre troisième enfant à 4h30, tandis que sur votre antenne était diffusé le 3ème mouvement du concerto pour piano n°21 de Mozart, joué par l’orchestre de Varsovie et P. Anderszewski. Nous n’avons pas eu le temps d’arriver à la maternité. Il a fallu arrêter la voiture en pleine rue et tout faire là, avec cette musique, au milieu de la ville déserte. Ce 3ème mouvement maintenant je le connais par cœur, et j’ai l’impression de le comprendre mieux que Mozart ne l’a sans doute lui-même jamais compris. Le piano lance et ramène les cordes. Il joue du violon. C’est lui l’archet ! Enjoué d’abord, il se met à réfléchir. Puis la légèreté revient comme une mousse lie de vin, soulevée depuis le sol, montée en neige. Inutile de réfléchir. La solution est ailleurs, dans un appareil plus immédiat. Il ne faut pas concevoir mais recevoir. Les notes ont une direction. Elles sont attachées quelque part. Et puis il y a cette accélération, ces coups d’épée dans le vide, tornade métaphysique absurde, jusqu’à une entente improbable, et pour finir un tremblement inattendu mais équilibré, un mystère spongieux, et par-dessus : l’aiguillon de la vie…
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Bienvenue à elle, au prénom de haute dame.
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