Sur Claude Simon

Le symbolisme est déréglé parfois, et il y a ce jeu avec la phrase, cette hystérie “nouveau roman”, ces parenthèses, ce proustinisme… Malgré cela, y revenir. Une fois par an à peu près, j’y reviens ; à L’Acacia davantage qu’à La Route, aux Géorgiques plus volontiers qu’au Jardin ; dans cette fausse solennité Grand Siècle, et cette phrase tenue par le col, à l’humour rentré, Flaubert sans le mépris, moins drôle mais plus humain, et Pierre Michon avec du coffre. Pierre Michon avec des parenthèses. On ne peut lire Claude Simon qu’en français, en Français ; et, le lisant, se laisser faire par sa dictée. Il ment. Il traîne, mais il existe de plus en plus. Plus je le lis et plus je le trouve classique, et plus je le trouve neuf. Plus je le lis et plus il pense, et j’ai l’impression parfois que je finirai par assister dans la phrase — dans sa phrase inouïe, inaudible — à sa conversion.

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Guillaume Sire
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