- [Psaume de David. À l’occasion de sa fuite devant Absalom, son fils.]
2. Qu’ils sont nombreux ceux qui t’agacent, Amour, qu’ils sont soucieux dans leurs rapports ! Combien de marchandises devra-t-on enjamber ! Combien de murs encore nous faudra-t-il briser ? Combien de phrases ? Combien de noms sans chose ? Combien de choses sans objet !
3. Les bien-pensants, les paroissiens… voudraient sur moi fermer ta porte. Ils comptent, ah et ils comptent bien ! Ils ont des computeurs. D’ici je les entends : “La vie est belle. Tu devras la rémunérer”.
[diapsalma]
4. Mais toi Seigneur, toi le langage, tu as dressé entre eux et moi un océan de compréhension. Tu as lié le fer. Tu as pelé l’acropole. Tu m’encourages : “vieux singe !” Tu me couronnes.
5. Je gueule jusqu’à toi mon chant d’été. J’ai bandé l’arc de la nuit ! Je suis seul. L’Olympe s’évade dans la neige. Au milieu des congères, j’installerai l’autel.
[diapsalma]
6. Je me roule dans l’absence. Je me retire sous la laine, j’insiste… Mais tu me tires à toi. Tu m’insuffles. Tu fourres un train sous mon fémur. J’existe.
7. La démocratie c’est l’administration des premiers mètres, mais plus loin dans les lois, au fond de la tanière, il y a des os pareil, des radiographies d’hôpital, des poux et de la graisse sale. Ils ne m’auront pas, ni eux ni les tyrans exotiques. Je te tendrai la main, prends-la. Prends-la dès maintenant. Apprends-moi à prier.
8. Leurs bouches un soir seront cousues. Déjà, leurs dents sont envenimées. Leurs mots pourris accéderont aux nerfs. En guise de médicament, ils suceront leur propre langue : leur langue molle et minuscule et incapable d’écouter.
9. Ta Joie est dans la nôtre. Tes portes sont ouvertes. Tu t’intéresses à nous !